Je suis amusé du succès d’avatar2 : la voie de zemmour parce que ce film s’inscrit parfaitement dans les valeurs de la droite philosophique c’est-à-dire les valeurs écologistes, assimilationnistes et familiales.
Ecologie
Commençons par les valeurs écologistes.
Les valeurs écologistes sont effectivement de droite : conservation de l’ordre naturel des choses, l’harmonie, l’essentialisme, l’équilibre, etc.
Tandis que la gauche c’est la technique et la technologie par le progressisme.
C’est extraire l’humain de la nature par l’humanisme.
C’est réfuter la nature humaine par le constructivisme.
C’est se rebeller contre Dieu et la nature alors que la droite c’est y être en paix.
Refus de la raison
Une réflexion m’est venue en regardant ce film : Les na’vis et certaines créatures pensantes de Pandora – comme les Tulkun – semblent posséder une intelligence équivalente à celle humaine – si ce n’est supérieur à ce qui est mentionné dans le film.
Or, pourquoi ne sont-ils jamais versés dans la technologie comme nous l’avons fait ?
Visiblement, le film montre, par le refus catégorique du protagoniste de tout conflit frontal contre les humains, que la technologie humaine écrase, en puissance, toutes les forces des peuples na’vis combinées à celle de Pandora.
Nous autres, humains, ne pouvons concevoir que ce refus de la technologie ne soit pas une preuve d’infériorité.
Effectivement, nous sommes assoiffées de puissance – de volonté de puissance comme disait le moustachu – et il nous est inconcevable et même immoral de refuser consciemment un moyen d’accéder à un niveau supérieur de puissance – comme si cette volonté était gravée dans notre ADN.
Nous considérons que refuser est une preuve de stupidité, d’infériorité, de manque « d’intelligence ».
C’est en abandonnant tout à la raison et en rationalisant tout que nous nous excluons de la nature.
Pourquoi ne pas raser une forêt si cela nous permet d’accroitre notre puissance ? Cela serait stupide, car irrationnel, de ne pas le faire.
La raison est un mensonge et est porteur des germes du nihilisme comme nous apprend ce même moustachu.
Ce film montre simplement qu’il est concevable de porter des valeurs autres et supérieures à celle de la raison et que le refus de la technologie devient alors un choix conscient pour ne pas s’exclure de la nature.
Ces peuples sont en effet versés dans un mysticisme religieux d’une nature holiste.
Il leur est inconcevable et immoral de transformer la nature en la rationalisant pour accroitre leur puissance.
Or, la raison est de gauche (progressisme technophile) et la spiritualité de droite (communautarisme + essentialisme).
Assimilation
Continuons avec les valeurs assimilationnistes.
La gauche prône le multiculturalisme, c’est-à-dire la cohabitation en milieu clos de plusieurs communautés.
Or, en constatant irrémédiablement son impossibilité parce qu’un milieu clos induit naturellement – par les lois élémentaires de la thermodynamique – à un mélange et ainsi qu’une dissolution de ses composants d’origines.
Ainsi apparait la notion de créolisation.
Eloge de la diversité
La diversité est belle, mais pour qu’elle continue à exister elle doit s’admirer de loin.
Le monde induit par la philosophie de la gauche est un monde unifié et unique.
Au contraire, Pandora,
est un monde d’une infinie diversité.
Un modèle d’assimilation
Quand Jake Sully amène sa famille aux iles de Metkayina, il assure au peuple qui l’accueille que lui et sa famille adopteront et intégreront leurs coutumes et leur mode de vie et qu’ils se refusent à être je cite « des fardeaux inutiles » pour leur communauté d’accueil.
Ils iront même presque à renoncer à utiliser leur Banshee au profit de sa version locale le Skimwings
La famille de Sully est un modèle d’assimilationnisme.
Ils font tout pour s’intégrer, ils prennent sur eux les regards méfiants et même moqueurs des natifs.
Par défaut, lors de conflits, ils se considèrent eux-mêmes en tort.
C’est-à-dire qu’ils préfèreront un peu d’injustice pour préserver l’ordre établi, pensée encore une fois typiquement de droite (il n’y a pas plus typique comme dirait notre bon roi Arthur)
Et ce n’est qu’au prix d’un sacrifice qu’ils mériteront leur place et seront enfin sincèrement acceptés.
Famille
Finissons par les valeurs familiales.
Le film tourne autour de la notion de famille, c’est son thème principal.
Plus précisément c’est la notion famille dans son modèle traditionnel.
Le père est la figure d’autorité intransigeante à laquelle les enfants vouent un profond respect.
La mère est la figure maternelle qui pardonne tout et qui défend ses enfants bec et ongles.
La famille de Sully reste où qu’elle soit une forteresse – d’après leurs propres mots.
Leur famille passe avant tout le reste, ensuite vient la communauté puis, le reste.
Un modèle de famille
J’ai été heureux de voir qu’il n’y avait pas eu de conflit intrafamilial durant le film.
Insupportable est notre époque où l’on ne fait qu’inlassablement pointer les mêmes défaillances, encore et toujours, des familles – accent mis sur les vicissitudes du père – : père violent, abusif, abandon du père, violence, divorce, conflits intergénérationnels, etc.
Insupportables sont ces films à vouloir à tout voir sous l’angle psychologique.
Ici nous avons le modèle d’une famille qui fonctionne et uni. Comme c’est reposant…
Lien transcendantal
La thématique de famille est aussi portée par ce lien qui se crée quelque peu inexplicablement – comme transcendantale – entre Spider et Miles.
Je fus aussi agréablement surpris que le film n’ait pas eu recours au procédé bien trop facile et donc trop utilisé de mettre en valeur un personnage en dévalorisant abusivement ceux qui l’entourent – généralement les mâles blancs cisgenres hétéros.
Passons rapidement sur le défaut principal du film qui est scénaristique.
Le nœud central où repose tout le film est la migration de la famille de Sully et il repose sur une raison très faiblarde qui ne mérite même pas d’être développée.
Bon admettons que ce n’était qu’un prétexte pour faire le film, mais bon…
Technique
Finissons sur la technique.
La 3D est belle, mais pas révolutionnaire comme nous le vendaient les campagnes marketings. La technologie 3D n’ayant pas beaucoup évolué, il n’y avait pas de raison que nous aurions eu droit à une révolution.
La HFR apporte un gain appréciable de lisibilité sur les scènes d’actions, mais son utilisation ne révèle pas vraiment son potentiel – qui est de libérer les façons de filmer une scène de la contrainte du 24fps qui limitait grandement les mouvements de caméra.
La performance capture est remarquable. Mention spéciale à [spoiler] la folie de Neytiri quand elle combat après la mort de son fils ainé [/spoiler]
Un dernier mot
Quel plaisir de voir enfin des films, avec Avatar 1er du nom, qui ont réussi à construire un univers riche ex nihilo.
Un univers avant tout visuel, qui est le langage du cinéma.
C’est une prouesse si rare aujourd’hui de faire cela sans un livre comme matériaux de base.
C’est un film avant tout contemplatif, un voyage immersif, visuel et sonore.
Il est porteur de valeurs et d’idéaux sains.
Le mépris d’Alberto Moravia dénonçait que le cinéma était accaparé par le « tout spectaculaire », représenté dans le livre par le producteur Battista, et le tout psychologique, sur intellectualisant toujours tout, incarné par le réalisateur Rheingold.
Ricardo, le protagoniste, scénariste, ouvre une troisième voie : celui de l’idéal, de l’absolu, du beau et de l’esthétisme.
Avatar touche du doigt cette troisième voie.
Ces films seront cultes à l’avenir et, s’ils avaient été rapprochés chronologiquement à l’échelle d’une seule décennie, ils auraient pu la marquer – comme avaient marqué la leur Star Wars, Jurassique parc, seigneurs des anneaux, Matrix, Harry Potter, pirates des caraïbes…