Table des matières
La politique est la conception des rapports entre les individus, le monde et la cité pour créer un avenir en commun.
Pour cela, elle aspira à comprendre la nature humaine, de la vie ainsi que celle de l’univers.
Elle est à l’origine de la philosophie et des sciences et est apparue en Grèce antique.
Il semble exister une dualité conceptuelle de la vie qui s’est répercutée en politique à travers l’histoire :
Aristos vs Démos à l’antiquité ;
Réaliste vs nominaliste au Moyen Âge ;
Ancien vs moderne à l’époque moderne ;
Droite et gauche à notre époque.
Or, les notions de gauche et de droite où s’articulent aujourd’hui en politique ces deux visions, sont source de nombreuses contradictions et de confusions.
Nous expliquerons l’origine de ces confusions.
Nous verrons que ces notions ne sont pas des simples contingences sémantiques et historiques, mais révèlent une conception bipolaire réelle en philosophie politique du monde est des rapports humains.
Nous résoudrons ces confusions et contradictions à l’aide d’une nouvelle grille de lecture.
Origine et histoire
À la Révolution française et jusqu’au 19e siècle, la gauche était les partisans de la république, alors que la droite était les partisans de la monarchie. C’est de leur répartition sur les bancs de l’assemblée que sont nés les termes « gauche » et « droite ».
Ensuite, à la fin du XIXe siècle, la République s’est imposée. Alors, ce clivage gauche-droite n’avait plus été opérant.
Au XXe siècle, la gauche était les partisans des politiques sociales et interventionnistes et la droite, les partisans du libéralisme économique.
En revanche, sur la question sociale et des mœurs, la droite était conservatrice et la gauche progressiste.
À partir des années 1980-1990, la gauche est devenue libérale sur le plan économique et la droite progressiste. Encore une fois, ces clivages n’ont plus été opérants.
Depuis 2017, le clivage est entre les souverainistes populistes : plus social sur les sujets économiques, plus souverainistes, et plus traditionnels sur les valeurs et l’identité ; et les libéraux mondialistes, plus ouverts sur la mondialisation, libéraux sur l’économie et sur les valeurs.
Les libéraux mondialistes sont considérés comme de droite (LREM, UDI, MODEM, le LR et les restes du PS) et les souverainistes populistes d’extrême droite et en même d’extrême gauche (RN, LFI, DLF, Reconquête).
En résumé, la droite et la gauche ont reposé sur les clivages monarchisme/république, puis libéralisme/interventionnisme et enfin, souverainisme/mondialisme.
Nous arrivons donc aux premières contradictions, car avec le temps, gauche et droite se sont confondues et parfois inversées.
Les contradictions
La nation est-elle une idée de gauche ou de droite ?
La nation est à l’origine, était la nation des citoyens, égaux en droits, des Lumières, eux-mêmes à l’origine de la gauche.
Aujourd’hui, la notion de nation est défendue par la droite.
Le libéralisme était-il une idée de gauche ou de droite ?
De droite d’un point de vue économique, mais de gauche d’un point de vue des mœurs et de l’émancipation en général.
Le mondialisme était-il une idée de gauche ou de droite ?
L’immigration, le multiculturalisme ainsi que le concept de citoyen du monde sont aujourd’hui des idées de gauche.
Exception faite de la gauche communiste qui, jusqu’à dans les années 80, était contre l’immigration.
Aussi, l’immigration et le multiculturalisme servent le grand capital. Les mesures immigrationnistes ont été promulguées sous des gouvernements de droite (ex. : regroupement familial), favorisant les intérêts du libéralisme économique donc, de droite.
L’égalité est-elle une idée de gauche ?
La droite prône une égalité sans distinction devant les lois et la gauche prône, au contraire, des politiques différenciatrices en fonction des richesses, du sexe, et de l’ethnie d’un individu au nom d’une « égalité réelle » donc, une égalité basée sur des inégalités de traitement.
L’islamogauchisme existe-t-il ?
Comment l’islamo-gauchiste pourrait-il exister quand l’islam est conservateur et la gauche progressiste, l’islam est communautariste et la gauche est mondialiste, l’islam est religieux et la gauche est historiquement athée ?
D’où viennent ces confusions ? Ces contradictions ?
Plus précisément, pourquoi le champ lexical autour de ces notions est-il si confus et si contradictoire ?
Est-ce une contingence, une maladresse, un simple accident sémantique que nous devons apprendre à accepter ?
Accepter par exemple que ne soit pas contradictoire le fait que la gauche soit libérale au sujet des mœurs, mais pas au sujet de l’économie — et vice-versa.
Accepter que la gauche prône l’égalité, mais que pour cela elle traite inégalement les individus entre eux.
Accepter parce que l’islamo-gauchiste est inexplicable avec la grille de lecture usuelle qu’elle n’existe pas.
J’estime qu’il existe deux visions du monde antinomiques qu’on pourrait qualifier de gauche et de droite.
Cette bipolarité s’influence l’une et l’autre et s’arrache parfois, par effet gravitationnel, des concepts à l’un que l’autre ingère et transforme ; le tout en préservant — tant bien que mal — son intégrité.
Cette grille de lecture que je vous propose résout simplement et naturellement ces précédentes contradictions.
Ainsi, quelles sont les véritables essences de la gauche et de la droite ?
Essence de la gauche
Elle est individualiste, l’individu et son bien-être priment.
Elle croit en la rédemption de l’homme face au péché originel par le sacrifice du Christ.
Elle est universaliste,
elle se destine et s’adresse à tous.
Elle est égalitariste, il n’existe pas de hiérarchie.
Les droits l’emportent sur les devoirs.
Elle est rationaliste, la raison prime ; avec pour horizon indépassable l’individualisme.
La gauche c’est l’espoir d’un monde nouveau.
Le sentiment qui l’anime est l’espérance.
Elle cherche à faire du monde un paradis.
La gauche est en rébellion face à Dieu et face à la nature – c’est-à-dire l’ordre établi.
L’individu est bon par essence.
Le mal est en la société et pervertit l’homme, mais convient que c’est un mal nécessaire.
Son mantra est : les individus font la société.
Matérialiste
La gauche est matérialiste,
c’est l’environnement extérieur et matériel qui conditionne notre psyché.
L’essence d’un individu n’existe pas à l’origine, elle se construit.
L’homme né est une page blanche sur laquelle l’histoire et l’environnement va inscrire sa psychologie.
L’homme n’est pas définissable, car il n’est rien.
Il n’est pas, il sera. Il sera tel qu’il se sera fait, il se construit.
L’existence précède l’essence : l’existentialiste sartrien.
L’avoir prévaut sur l’être.
Le devenir précède l’être.
La fonction humaine intervient après l’existence.
Le matérialisme est à l’origine de la thèse marxiste où les conditions économiques font l’histoire.
Le matérialisme est à l’origine de l’individualisme.
Individualiste
À l’origine, nous sommes une page blanche et vierge.
Tout comme les enfants, nous sommes à l’origine innocents et ne connaissons aucune perversion.
La perversion ne peut venir que de l’extérieur, de la société : approche matérialiste.
Si l’on est mauvais, c’est parce que la société est mauvaise et nous a pervertis.
Le mal n’est pas en nous, il nous a été inséminé.
C’est le mythe du bon sauvage de Rousseau.
La gauche rejette donc la communauté et deviendra individualiste contre la communauté.
L’individu de gauche rejettera ses faiblesses et ses insuffisances sur la structure, le système et la communauté qu’il habite plutôt que sur lui-même.
C’est ainsi que la gauche est prompte à réformer la société.
Or, si la somme des individualités, bonne à l’origine, engendre une société mauvaise, c’est que celle-ci est dirigée par une caste minoritaire, puissante et mauvaise.
L’individu de gauche sera alors porté vers la notion de révolution.
Révolutionnaire
La gauche est révolutionnaire parce qu’au sein de son paradigme, la société est dévoyée par une caste minoritaire et malveillante.
Cette caste oppressive a porté différents noms à travers l’histoire : les aristocrates et les nobles, les bourgeois et maintenant les hommes blancs cisgenres.
Plus loin encore, l’oppression est dans tout ce qui est normatif donc tout ce qui constitue une société.
Aussi, au 18e siècle la raison et la science sont divinisées
Tout est transposable en langage des mathématiques
On peut concevoir le monde ex-nihilo par la seule force de la raison.
Alors, nous pouvons reconstruire la société sur tableau blanc.
La tradition, les rites et les préjugés ne sont pas rationnels parce qu’issus de l’obscurantisme, de l’histoire et de la religion.
C’est une lutte de la raison individuelle contre la raison de l’histoire et des civilisations.
La gauche luttera contre l’ordre établi pour un ordre nouveau basé sur l’égalité et la justice.
Négation du passé
Parce que le monde est imparfait et que tout vient du passé, alors le passé est vérolé.
Or, je — ou ma génération — peux réfléchir à un monde meilleur
Donc, faisons table rase du passé pour reconstruire un monde parfait ex nihilo.
Les idéologies progressistes de la postmodernité sont les artefacts de la raison pure opérés par l’esprit révolutionnaire de gauche.
Rationaliste et progressiste
L’histoire de l’humanité est une évolution continuelle positive.
Auguste Comte théorisait cela par une évolution des sociétés occidentales progressive par le passage d’une succession d’ères :
De l’ère antique et de la métaphysique nous sommes passés à l’ère médiéval et de la théologie pour ensuite finir à l’ère moderne et du positivisme qui est l’ère de la raison scientifique.
Aujourd’hui nous sommes advenus à l’ère de la postmodernité – dont j’y ai déjà consacré un article – qui est l’ère de la déconstruction.
La gauche considère que pour réaliser son œuvre la société doit être libérée et guidée — par des révolutions si nécessaires — et cherchera donc la construction d’une nouvelle société sur tableau blanc.
La gauche a toute confiance en la raison individuelle pour reconstruire une société.
Elle déconstruira le monde ancien, suranné, pour reconstruire une galaxie d’idées qui glorifiera l’individu et canonisera comme figure christique les individualités/minorités dites opprimées.
Le monde ancien est jugé inadéquat et même mauvais parce que le mal y existe et, à travers sa vision purement matérialiste, si le mal existe c’est que la structure qui l’abrite, la société, est mauvaise.
Ainsi, l’homme de gauche aspira à s’émanciper et à se libérer.
Libérale
L’objectif de la gauche est le bonheur de tous par la création d’un homme nouveau, émancipé, libre de toute entrave, notamment celle de la nation, mais aussi de la religion, de la société et de ses préjugés, de la famille, du mariage, et plus généralement de l’autre.
Pour libérer la machine désirante (Deleuze), il faut détruire tout ce qui est normatif.
C’est parce que l’individu est un être empli de richesses potentielles en soi et par soi, démiurge de soi-même (approche matérialiste), que par conséquent il doit être libre de toutes pensées limitantes pour développer sa pleine individualité/potentialité.
Il faut en effet libérer l’individu d de l’obscurantisme des traditions pour permettre une autonomie de sa raison individuelle la plus large qui soit et qui l’amènera nécessairement vers le bien.
Le libéralisme c’est l’émancipation de l’individu pour sa quête du bonheur et il engendrera l’humanisme.
Pour cela, l’homme doit être libéré de tous les verrous traditionalistes et moraux imposés par les carcans religieux, sociétaux et familiaux.
Aussi, l’homme est contraint par sa nature, l’homme de gauche aspirera alors à s’y libérer et se versera dans le transhumanisme.
Encore, le libéralisme s’attaquera à ces carcans pour libérer le marché à la consommation pour le rendre illimité, universel et mondial.
Mondialiste
L’homme de gauche est un citoyen du monde.
La gauche souhaite libérer tous les peuples et tous les hommes du monde.
Elle ne reconnaît aucune communauté ou aucun groupe d’appartenance, car ceux-ci sont des entraves à l’émancipation de l’individu.
Cependant, elle reconnaît des ensembles d’individualités quand ces individualités sont liées par une forme d’oppression : les minorités opprimées.
Elle souhaite réinventer le monde pour en faire un paradis terrestre.
Pour ces raisons, elle cherchera à construire une société unique et mondialisée.
C’est pour le bien de tous qu’elle jouera le rôle de guide et elle n’hésitera pas à employer des moyens totalitaires.
Individualiste, vaniteuse, la gauche pense que la sagesse d’un individu ou d’une époque singulière peut surpasser celle cumulée des générations précédentes.
Elle s’autorise ainsi pour des raisons humanistes les révolutions, les ruptures et les déconstructions.
Transhumaniste
Profondément technophile parce que la technologie est le pourvoyeur de son émancipation, la gauche se versera dans le transhumanisme lorsque cela sera rendu techniquement possible.
Le transhumanisme représente l’acmé de l’individualisme : « Si notre essence n’existe pas ou est décevante alors il faudra la (re-) construire ! » s’exclamera le gauchiste avec vigueur.
L’homme de gauche pourra reconstruire son essence comme le démiurge de soi-même.
Un homme deviendra une femme ; une femme deviendra un homme ; un homme ou une femme deviendra non genré ; un homme ou une femme deviendra elfe ; un homme ou une femme deviendra hélicoptère d’attaque…
Le transhumanisme est l’aboutissement paroxystique de l’athéisme.
En effet, la gauche ne croit en rien de transcendantal, nous n’avons pas de nature ni d’essence, nous pouvons donc en inventer sans barrière.
Athéiste
La gauche est athée. Elle ne place plus Dieu ou la nature au centre du monde, mais l’Homme.
La philosophie des lumières est à l’origine de ce mouvement athée avec, en tête de proue : Voltaire.
La religion, communautaire, est une entrave à l’individualité.
Le libéralisme a exigé son affaissement.
C’est l’humanisme, doctrine sacralisant l’humain par-dessus tout, qui a engendré l’athéisme.
Humaniste
L’individualisme associé à l’universalisme engendre le mouvement philosophique humaniste.
L’épanouissement de l’individu est la vertu qui prime par-dessus de toutes.
Proudhon définissait l’humanisme comme : « une doctrine qui prend pour fin la personne humaine »
La gauche considère les hommes et les femmes comme des êtres fragiles qui ont besoin d’être protégés de la caste dominante oppressive.
À cet effet, elle créera le socialisme.
Capitaliste
Le capitalisme peut être réduit par la possibilité d’acquérir du capital pour en tirer profit.
La propriété a été la condition sine qua non à l’émergence de la civilisation.
Elle a été longtemps réservée aux castes dirigeantes.
Cela n’a été que par la prise du pouvoir de la bourgeoisie par l’instauration de la république et du libéralisme, sous le prête-nom d’individualisme, que sont apparues les prémisses du capitalisme d’aujourd’hui.
C’est sous le prétexte individualiste de vouloir garantir le droit à chacun de posséder qu’on y a apposé le droit de pouvoir user, jouir et abuser de sa propriété : d’usus fructus abusus.
C’est une invention occidentale :
- Par le droit romain et sa création de l’individu au sens juridique
- Par la raison grecque qui promeut la puissance de la raison individuelle
- Par le libéralisme issu de la rencontre entre le christianisme et le monde grec
Individualisme, rationalisme, libéralisme, nous avons ici les piliers de la gauche.
Socialiste
La gauche doit assurer des conditions de vie minimums ainsi qu’un bien-être suffisant pour que les individus soient libres — sur le plan matériel — d’accéder au plein potentiel de leur individualité.
La gauche considère qu’il n’existe aucune hiérarchie entre les individualités.
Ainsi, tous sont et doivent être égaux.
La gauche rejette la notion de charité, car cette notion présuppose un rapport de hiérarchie donc d’inégalité par essence entre les hommes.
La notion de charité est une notion de droite.
Égalitariste
Parce qu’il n’y a pas d’essence aux individus, nous sommes tous égaux par nature.
Parce que la gauche est universaliste et que l’inégalité engendre des scissions, la gauche est égalitariste.
L’égalitarisme est une arme formidable de la classe dirigeante.
Elle permet de faire miroiter l’illusion aux classes exploitées qu’elles pourront un jour s’élever, s’émanciper et rejoindre les classes dirigeantes.
C’est le paradis égalitariste, ou historiquement appelé le paradis communiste.
Ainsi, cette carotte tendue des classes dirigeantes aux classes exploitées aveugle ces derniers sur leur véritable condition sociale d’exploitées.
Les plus passifs attendront la venue de ce paradis égalitariste.
Certains, plus actifs s’en feront les chantres sans avoir conscience qu’ils ne sont que les idiots utiles du Capital.
Les plus actifs travailleront dur dans l’espoir presque illusoire qu’avec ce travail ils doubleront les autres pour rejoindre individuellement la classe dirigeante.
Toute la mouvance du développement personnel et de l’acceptation de soi ne serait-elle pas une façon de résoudre la dichotomie entre l’égalitarisme prôné d’un côté et la réalité, inégalitaire, d’un autre ?
Elle agirait comme moyen de répression intérieure des pulsions qui, si libres, pourraient s’épancher dangereusement sur la société.
La chrétienté avait usé de ce procédé contre les forts pour réprimer leurs pulsions de dominances (cf Généalogie de la morale par Nietzsche).
Ici, ce sont les faibles qu’on réprime : bienvenue dans la chrétienté 2.0.
À l’adage : « il faut au peuple du pain, des jeux ». Je rajouterai : l’illusion d’une liberté quant à leur condition sociale et matérielle.
Origine
Le rationalisme grec et la chrétienté sont à l’origine de la gauche en lui a insufflant ses armes :
- Le rationalisme grec en portant la raison humaine individuelle comme valeur suprême.
- Le libéralisme, par la persécution des chrétiens durant l’antiquité puis, par les conflits entre l’État et l’Église.
- Le mondialisme, la religion chrétienne est la première grande religion à être prosélyte.
- L’humanisme, par son universalisme où l’élu n’est connu que de Dieu et donc où tout le monde est, à priori, l’élu.
- Le progressisme, à travers l’eschatologie chrétienne et sa conception du temps linéaire et non plus cyclique
Résultante
Le monde sous l’égide de la gauche est le monde tel que nous commençons à le connaître aujourd’hui : un monde en paix et qui s’unifie, qui évolue de manière exponentielle, incontrôlée et imprévisible.
Si les relations entre communautés tendent vers la paix, les relations entre individus deviennent conflictuelles (postmodernisme, multiculturalisme, libéralisme).
Elle répond au besoin de volonté de puissance de l’individu.
Elle est une émanation naturelle de l’évolution des sociétés : c’est la mise en concurrence des communautés qui, par processus de sélection naturelle, engendre la gauche.
Le progrès tend vers la libération totale de l’individu et, pour l’accomplir, il tend vers le déploiement de sa toute-puissance.
La libération de l’individu implique de délier l’interdépendance qui existe nécessaire encore aujourd’hui entre les individus.
Ce phénomène conduit inévitablement au mis match tel que l’on connaît aujourd’hui, notamment sur la solitude.
Or, ce mis match n’est qu’un état transitoire qui ne durera que le temps de changer notre propre nature grâce au transhumanisme.
Le transhumanisme et la colonisation de l’espace amèneront à une explosion de la diversité par la mutation du genre humain en une multitude hétéroclite.
La gauche existe à travers le mouvement et le chaos.
Son adaptabilité fait sa principale force.
Son évolution incontrôlée fait sa faiblesse.
Essence de la droite
Elle est communautariste, la communauté et son intégrité prévalent sur celui de l’individu.
La droite croit au péché originel c’est-à-dire qu’elle croit que le mal est en l’homme.
Elle est essentialiste, il existe une hiérarchie des choses – notamment des individus.
Les devoirs l’emportent sur les droits.
Elle est spirituelle, il existe des valeurs qui transcendent la raison.
La droite c’est l’inquiétude face au retour du chaos.
Le sentiment qui l’anime est l’inquiétude.
Elle aspire à faire du monde à ce qu’il ne devient pas un enfer.
Elle est en paix avec Dieu et la nature – c’est-à-dire avec l’ordre établi.
L’individu est mauvais par essence, c’est la communauté qui en fait un être bon.
Son mantra est : la communauté fait les individus.
La droite est cependant devenue progressiste et libérale par la force des choses.
Elle est devenue actuellement en politique la gauche d’hier.
Julien Rochedy tente de la résumer la droite en une seule phrase en paraphrasant Pascal : « La droite selon moi, c’est le secret de vivre gai et content et de n’être en guerre ni avec Dieu ni avec la nature »
Je pourrais aussi citer Balzac dans la comédie humaine qui disait « J’écris à la lueur de deux vérités éternelles : le trône et l’autel », c’est-à-dire en accord avec la nature humaine et Dieu.
Ordre contre le chaos
La droite a une peur primitive du chaos originel.
Le chaos est synonyme de mort. Il guette et menace l’ordre, synonyme de vie.
Les guerres, les maladies, les intempéries, etc., sont des vecteurs de chaos.
Le chaos est aux racines des cosmogonies des anciennes civilisations où les dieux avaient pour mission d’établir l’ordre cosmique.
La droite est donc inquiète du retour du chaos et elle a conscience de la fragilité et de la vulnérabilité des belles choses qui dépendent toutes de l’ordre.
Ainsi, l’ordre est la valeur suprême pour l’individu de droite.
La droite est donc prudente face aux changements et au progrès = conservatisme.
L’ordre ne doit pas se réduire à lui-même et doit être en vue de la beauté et de l’harmonie.
C’est l’ordre, synonyme de stabilité et de vie, contre les affres du temps, pourvoyeur du chaos.
Les notions de communauté, de religion, d’essence, de traditions, de hiérarchie et de conservatisme servent à maintenir et pérenniser l’ordre.
La droite c’est l’inquiétude permanente du retour du chaos.
Elle est fataliste et tragique, ce qui l’amène à attribuer une volonté derrière chaque chose donc, des essences.
Contre ce pessimisme, elle cherche à tendre vers les transcendantaux : le beau, le vrai et la bonté.
Ordre contre la justice
Nous avons vu que l’ordre était synonyme de vie.
La droite met en garde la gauche contre sa recherche absolue de justice parce que ce faisant elle en vient à attaquer l’ordre établi.
L’ordre c’est la pérennité et l’harmonie du réel et de l’existence.
L’ordre est nécessaire à la beauté et à l’harmonie, car elles sont fragiles.
Il est le socle de ce qui permet l’existence et sa continuité.
Or, la gauche est prête à bousculer l’ordre établi pour établir la justice.
Bousculer cet ordre risque de faire émerger le chaos et l’instabilité.
Or, la justice nécessite pour émerger un monde stable : l’ordre.
Ainsi, un monde chaotique fait évaporer toute notion de justice.
Rechercher l’ordre c’est rechercher une harmonie naturelle et celle-ci engendre une justice naturelle où toutes les choses se trouvent à leur place.
Rechercher la justice à tout prix en luttant contre l’ordre engendre non pas la justice, mais le chaos et donc la mort.
La droite préfère une injustice à un désordre.
La droite considère que c’est par la communauté qu’advient l’ordre.
Communautariste
La droite, à défaut du cosmos, cherche à établir l’ordre à l’échelle humaine par la communauté.
La communauté est la cristallisation et la définition d’une forme spécifique et pérenne contre le chaos originel qui est amorphe et sans forme.
La communauté est donc au fondement de tout et sa conservation est la valeur suprême.
Si notre communauté est le rempart contre le chaos et donc la mort et l’homme de droite la chérit et la vénère.
Nous sommes une communauté de destin contre le désordre.
Nous sommes des héritiers et donc sommes redevables du passé.
Nous sommes des invités, des convives d’un monde préexistant, ancien dans lequel nous avons devoir de nous y intégrer avec humilité.
Homogénéité
Un prérequis à la communauté est l’homogénéité.
Ce qui ressemble rassemble.
Il n’y a pas d’avenir sans un passé commun.
L’homogénéité garantit une bonne entente entre individus parce qu’elle facilite l’empathie.
Au sein d’une communauté homogène, les comportements de chacun sont prévisibles et ainsi l’homogénéité facilite l’entente et la coopération.
On est plus facilement solidaire et rassuré avec son voisin qu’avec l’étranger.
La religion a été un des principaux vecteurs d’homogénéité grâce à la notion de projet commun qu’elle véhicule.
Ordre par le projet commun
Saint-Exupéry dans Citadelle disait :
« Si vous voulez créer une civilisation, ne donnez pas à manger aux hommes, ne distribuez pas les richesses. Donnez-leur une tour à construire, force-les à bâtir ensemble une tour et tu les changeras en frères. Mais si tu veux qu’ils se haïssent, jette-leur du grain. »
Nous avons vu que la droite considère que l’ordre est soutenu par la communauté.
Mais plus précisément, c’est la strate de localités intermédiaires, comme la religion, qui réunissent les hommes autour d’un tronc commun, d’une idée commune, d’un but commun qui donne un sens à leur vie et les poussent à coopérer en vue d’un objectif commun.
En garantissant seulement les conditions de vie sans rechercher le projet commun, vous engendrez la haine, le ressentiment, la jalousie entre les différentes classes sociales et donc, le chaos.
Religion
La religion relie et rassemble les hommes autour d’une aspiration spirituelle commune vers les transcendantaux : la vérité, le beau et la bonté.
Aussi, la religion permet une répression intérieure. L’individu va réprimer en lui ses pulsions et en préserve ainsi la société. Cette idée est développée par Nietzsche dans la deuxième partie de la généalogie de la morale sur les notions de culpabilité et de mauvaise conscience.
La répression intérieure se substitue à la répression extérieure qui est politique.
Le siècle qui a été le plus totalitaire est le 20e siècle c’est-à-dire aux débuts de l’athéisme.
Lorsqu’on cesse de croire en Dieu, nous ne nous mettons pas à croire en rien, mais à tout et n’importe quoi.
Parce que l’homme a un besoin atavique de croire en quelque chose pour se donner un sens à sa vie, il va se former ses propres croyances qui, elles, sont issues du mismatch.
La principale arme contre le totalitarisme a été le balancier entre le pouvoir royal et religieux et plus généralement, toute la strate de communautés intermédiaires entre l’individu et le pouvoir étatique.
La liberté c’est la communauté
C’est un dicton presque orwellien car antinomique : l’aporie de la possibilité des libertés individuelles au sein d’une communauté par définition holiste.
La droite souhaite un monde stratifié de communautés et de localités pour faire émerger et pérenniser la liberté.
Cette stratification engendre la liberté parce que ces communautés exigent la liberté d’exister.
Les communautés et localités sont les garde-fous d’un état pour que celui-ci ne bascule pas dans le totalitarisme qui menacerait leur existence.
Un individu enraciné dans une communauté/localité bénéficie, par transitivité, de cette liberté qui le protège du totalitarisme.
Les communautés forment les principaux remparts contre le totalitarisme.
Aussi, cet enracinement responsabilise l’individu parce que celui-ci doit répondre à des devoirs pour bénéficier de cette protection et de cette liberté.
La contraposée est que l’individu déraciné, délié et arraché se retrouve seul face à l’état, un terreau propice au totalitarisme.
Pour résumer, la liberté est garantie par l’équilibre des corporations, des associations, des localités, des fédérations, etc. ; qui protège contre tout pouvoir totalitaire et liberticide.
Essentialiste
Nous avons une essence et celle-ci nous prédéfinit.
Au contraire de la gauche et de son approche matérialiste, l’être précède le devenir.
Si nous sommes mauvais, ce n’est pas forcément à cause du système, mais plus probablement à cause l’être.
La droite, à l’inverse de la gauche, est pessimiste, parce qu’elle considère que le mal est en l’homme.
L’homme est rempli de déterminisme mauvais ; ces déterminismes guident nos instincts et ceux-ci guident notre raison.
Ainsi, la droite au contraire de la gauche ne peut laisser la raison individuelle être maîtresse de l’homme et de la cité.
Le rôle de la communauté est donc de soigner, de pallier ou, faute de mieux, de canaliser ce mal pour orpailler le bien de l’homme.
La gauche voit le bien en l’homme et le mal en la société et donc souhaite réformer cette dernière.
La droite voit le mal en l’homme et le bien en la société et donc est conservateur.
La droite cherche l’efficacité en simplifiant le réel : peu importe qu’une essence mauvaise ait été construite, ce qui importe c’est qu’elle sera extraite de la société, contrainte et circonscrite.
Un raisonnement rapide est un raisonnement simple.
Un raisonnement simple et rapide est une question de survie.
La droite n’hésitera
donc pas à aller à l’essentiel par économie d’énergie pour lutter contre le chaos.
Elle aura recours à des procédés simplificateurs comme des préjugés discriminants ou bien des traditions.
L’essentialisme va de pair avec l’idéalisme. La droite est idéaliste dans le sens où la transformation du monde obéit à un agenda indexé sur des idées, à l’encontre du matérialisme où ce sont les conditions matérielles qui transforment et font le monde.
Traditionaliste
La droite fait l’éloge des préjugés et des traditions, car ce sont ceux-ci qui ont pérennisé la civilisation humaine jusqu’à nos jours.
Un préjugé est une vérité transmise et éprouvée par de nombreuses générations.
Elle est la réification de l’intelligence collective d’une civilisation.
À la base de toute représentation du monde rationnelle, il y a l’existence d’une occurrence qui devient récurrence, qui devient à son tour une représentation statistique et qui finit en catégorie mentale.
Au contraire de la gauche et de sa vision mondialiste, le traditionalisme aspire à la modestie en attribuant plus de sagesse dans l’histoire que dans celle d’un individu ou d’une époque singulière.
Le progrès existe dans un monde traditionaliste, mais elle s’inscrit dans une continuité et non dans la rupture — qui est propre à la gauche, car celle-ci réfléchit sur tableau blanc.
Éloge des inégalités
Si l’essence existe, alors l’inégalité existe aussi.
L’inégalité existe partout et en tout, la nature est inégalité.
Il est donc illusoire de rechercher l’égalité.
La droite cherche non pas l’égalité, mais à construire une harmonie organique — par les traditions et préjugés — où structurer ces inégalités pour faire advenir l’ordre par la communauté.
Spinoza considérait que les illusions sont parfois nécessaires pour dompter la multitude des individus.
Les inégalités reposent sur des jugements de valeurs par le biais de critères sélectionnés par l’histoire dont le traditionalisme en est la synthèse.
L’égalité est une négation des valeurs, car une valeur par essence clive, et donc elle est vectrice d’inégalité.
Hiérarchie
Nietzsche disait : « Égalité aux égaux et inégalités aux inégaux »
Les inégalités induisent des hiérarchies.
L’histoire sélectionne et valorise les valeurs qui pérennisent l’ordre.
Celles-ci sont historiquement des valeurs guerrières : l’honneur, la fidélité, le courage, la virilité, la force, le dévouement, le sacrifice.
Sur la base de ces valeurs se construisent des hiérarchies.
Sans ces valeurs, une société meurt écrasée par une autre.
La civilisation se tient par le nerf viril, mais ne s’y résume pas.
Auguste Compte considérait que les choses les plus intelligentes, les plus raffinées, les plus subtiles se maintiennent par les choses les plus grossières.
Origine et histoire
La droite a été le paradigme politique privilégié jusqu’à l’avènement de la gauche aux siècles des Lumières.
Pour survivre à la gauche progressiste, la droite a dû s’approprier cette valeur du progrès.
Ainsi, le progrès pour le bonheur de tous (individualiste) est devenu le progrès pour l’amélioration du genre humain (communautariste), c’est-à-dire l’accroissement de sa puissance et de ses capacités.
Cela se traduit par la création d’hommes et de femmes d’exceptions — au détriment des faibles — pour protéger et conserver la communauté et faire progresser et améliorer le genre humain.
Aussi, la droite a constaté, malgré elle, que le libéralisme et le pluralisme (universalisme et individualisme), valeurs de gauche, étaient sine qua non au progrès et donc, in fine, à la conservation de la communauté.
Pour ces raisons, elle s’est noyée et confondue dans la gauche.
La droite considérait les hommes et les femmes comme des êtres profondément communautaires, c’est-à-dire responsables et redevables envers sa communauté, mais aussi à l’individualité intrinsèquement liée par dévotion à sa communauté.
Ensuite, teintée par les valeurs de la gauche, elle considère les hommes et les femmes comme libres, mais responsables (avec des devoirs) ; à l’individualité riche, mais uniquement dans un contexte favorable à son émulsion :
Pour certain, avec une éducation et des valeurs traditionnelles ;
Pour d’autres, la majorité, dans un libéralisme économique sans éthique.
Laïque
La laïcité, spécificité et spécialité française, est la concession faite de la gauche à la droite parce que celle-ci a échoué à éradiquer la religion de la société.
Écologiste
Par la prise de conscience que les belles choses sont fragiles et vulnérables.
Par la prise de conscience de l’importance de la finalité des choses sur les moyens d’y parvenir.
On ne peut en même temps promouvoir un « retour à la nature » en cherchant constamment à transformer la nature humaine ; ni en dissociant l’homme de son environnement par la pensée humaniste et libérale.
Si nous connaissons aujourd’hui une recrudescence de l’idéologie de droite c’est parce que nous sortons de l’ère de l’espoir pour l’ère de l’inquiétude.
L’écologie est inscrite naturellement dans la pensée de droite.
Sauver la nature en nous pour sauver la Nature autour de nous.
Avec pour seul guide la raison et en rationalisant tout même la nature, nous tombons dans un relativisme moral absolu où tout parait artificiel.
Les tabous et les valeurs morales ne tiennent plus face à la raison, car la raison révèle qu’ils sont tous issus d’une matrice contingente et donc arbitraire.
Tout devient alors permis et, en plaçant l’homme au centre du monde avec l’humanisme, le monde devient une chose que nous pouvons abuser pour la satisfaction d’un déterminisme, d’un instinct ancré profondément en l’homme, celui de la volonté de puissance.
En porte à faux à ce raisonnement, la droite, spirituelle, porte des valeurs morales qui transcendent la raison.
Or, si l’écologie se trouve aujourd’hui plutôt à gauche, c’est parce que ses velléités révolutionnaires, technophiles et universalistes sont pragmatiquement et matériellement plus efficaces et plus attrayantes que les simples principes et idéaux écologistes du paradigme mental de la droite.
Nous avons une gauche écologiste technophile qui mise sur la technologie pour nous sauver.
Nous avons aussi une gauche écologiste déconstructiviste, qui déconstruit les fondements de la civilisation occidentale parce qu’elle pense que c’est celle-ci l’origine du problème.
Résultante
Le monde sous l’égide de la droite est le monde tel que l’on a connu dans les débuts de l’Histoire, c’est-à-dire peuplé d’une grande diversité de communauté dont les confrontations sont ponctuelles, mais inévitables — fonction des échanges.
Au sein de la communauté, les individus sont protégés et ils sont en paix.
C’était un monde stagnant, évoluant lentement.
La droite c’est la stabilité et l’inertie.
Sa force est sa stabilité, sa faiblesse et sa faible adaptabilité face aux changements rapides.
Clivages gauche droite
Nous avons défini les essences de la gauche et de la droite en philosophie politique, je vous propose de récapituler leurs principaux points de clivage :
La gauche est égalitariste et la droite est essentialiste.
La gauche est matérialiste et la droite idéaliste.
La gauche est individualiste et universaliste quand la droite est communautariste.
La droite c’est la communion et la gauche l’individualité.
La gauche est libérale et la droite antilibérale.
La gauche s’inscrit dans la rupture des choses et la droite dans leur continuité.
La gauche croit au progrès et la droite croit en l’ordre – donc est conservateur.
La droite, contrairement à la gauche, consentira à un peu d’injustice pour préserver l’ordre.
La gauche croit en la valeur raison et la droite croit à des valeurs transcendantales – qui transcendent la raison et la technique.
La gauche, positiviste, croit en la raison humaine individuelle et la droite, traditionnaliste, croit à celle des civilisations – et donc à ses préjugés et traditions.
La gauche, individualiste, prône le multiculturalisme et la droite, essentialiste et communautariste, l’assimilation.
La droite, essentialiste, considère que le mal est en l’homme quand la gauche, matérialiste, considère que le mal est en la société.
Le rôle de la société pour la droite est la conservation de l’ordre ; pour la gauche l’expression de l’individualité.
Voici donc les principaux points de clivages que j’ai pu relever entre la gauche et la droite.
Ainsi, être de gauche ou de droite consiste à faire une moyenne de ses propres positionnements sur ces questions, nous ne sommes jamais entièrement de droite comme de gauche.
La droite et la gauche sont ainsi deux archétypes philosophiques qui bornent un gradient sur lequel nous nous positionnement chacun individuellement.
Il est aussi intéressant de noter que les dérives politiques qui ont émergées au cours de l’histoire se retrouvent tous à être une combinaison toxique des valeurs de la gauche et de la droite philosophique.
Dérives actuelles
Le colonialisme
L’universalisme et l’humanisme ont donné l’idée et la volonté d’assimiler le monde.
Le libéralisme, le progressisme et la technologie ont été les moteurs qui ont permis son avènement.
L’ultralibéralisme
Forme exacerbée et déviante de l’universalisme de la gauche en contact avec les valeurs élitistes et essentialiste de la droite. La traite négrière en est une manifestation à l’époque coloniale et le néolibéralisme une émanation contemporaine
Le gauchisme
La gauche est tombée en dépression lorsqu’elle a découvert que nos individualités, si chères à ses yeux, ne sont pas à la hauteur de ses espérances et ne sont pas forcément bonnes à l’origine.
La gauche et ses valeurs morales se sont transmutées de nombreuses fois au fil de l’histoire.
Cela a engendré des contradictions morales au sein de la gauche entre les époques (sur le colonialisme, sur la révolution industrielle).
Ces contradictions, ainsi que cette dépression, ont mené à un sentiment de culpabilité — bien chrétien — et, rongée par la mauvaise conscience, la gauche souhaite disparaître au plus vite dans leur idéal universaliste, c’est-à-dire se fondre avec le monde.
L’islamogauchisme
La communauté musulmane en France rentre en conflit avec la communauté française. La gauche, individualiste, ne voit pas les musulmans comme communauté, mais comme minorité — c’est-à-dire une somme d’individus à l’individualité exotique et riche — à protéger. De plus, elle est persécutée par son ennemi politique, la droite communautariste, et donc s’ensuit la logique de « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » …
https://www.marianne.net/politique/marche-contre-l-islamophobie-l-insoutenable-legerete-de-la-gauche-avec-les-reseaux-de-l
Le féminisme et l’antiracisme
Dans sa quête d’identité, le gauchiste ignorera la génétique et la culture — car est individualiste et universaliste —, mais ainsi, ne trouvant plus de réponse, il conclura — par la déconstruction postmodernisme — que tout se vaut et donc, nous sommes tous égaux.
Cependant, constatant irrémédiablement nos différences, il les expliquera d’abord par les classes sociales économiques, mais celles-ci ne suffisant pas, il développera ce qu’il appelle le racisme systémique et le patriarcat qui ne sont que des conclusions logiques d’une inutilisation de la biologie et des cultures dans son paradigme de pensée.
Le masculinisme et virilisme
Tandis que les progressistes se basent sur la sociologie et tordent la biologie pour la faire correspondre à leurs idéaux ; les masculinistes et virilistes se basent sur la biologie, mais c’est la sociologie qu’ils tordent.
Ce sont des reliquats d’un monde aux traditions rendues désuètes par le progrès, victime de ce dernier.
Ils constituent un contre-pouvoir contre les progressistes.
LGBT
L’émancipation de l’individu le libère des carcans traditionalistes. L’émancipation a été rendue possible parce que ces carcans ont été construits sur un monde qui n’existe plus.
Après la déconstruction est venu le moment où chacun se reconstruit son propre carcan, ce qui donne ce foisonnement tel que l’on connaît dans le mouvement LGBT.
Or, quand les carcans traditionalistes ont été façonnés et éprouvés par des siècles et millénaires d’Histoire — bien que le progrès ait rendu aujourd’hui ces carcans presque caducs —, les carcans LGBT sont construits au sein d’une société dépressive déséquilibrée par un progrès incontrôlé, au sein du mis match, ne pouvant alors qu’aboutir à des carcans, eux aussi, malades et déséquilibrés.
Les mouvements LGBT sont les débuts du trahnshumanisme.
Communisme
Le communisme est l’universalité de gauche (le prolétaire sans nation) associée à la négation de l’individu par la communauté de droite.
Cancel culture
La cancel culture est le souhait de contrôler le progrès et de guider le monde vers ce progrès = universalisme de gauche + contrôle communautaire par la censure de droite.
Elle est alimentée par le sentiment de culpabilité → ressentiment → impuissance → haine.
Conclusion
Nous vivons depuis la fin de la féodalité dans un monde de gauche : individualiste, universaliste, libéral, progressiste et positiviste.
Mais, si la philosophie est une chose, sa réification dans le monde réel en est une autre.
Une composante primordiale à prendre en compte, outre la philosophie des idées politique, est que nous vivons dans un monde où règne la lutte des classes.
Une bourgeoisie capitaliste et financière contre un prolétariat désuni et inconscient.
Il existe une hiérarchie interne à ces classes : la bourgeoisie américaine domine la bourgeoisie européenne et elle-même domine la bourgeoisie africaine.
Le prolétariat occidental domine largement celui qui est africain, sud-américain, ou asiatique des pays en voie de développement.
Dans la pratique, peu importe les idées philosophiques, seule la domination compte.
Et c’est pour cela que la bourgeoisie capitaliste financière emploie ces axiomes et constructions philosophiques sans distinction d’essence politique, au gré de leurs intérêts, engendrant ainsi les dérives décrites précédemment pour dé conscientiser le prolétariat de leur condition sociale.